Richard III

de Willian Shakespeare

Portrait d'un psychopathe

adaptation et mise en scène de Hugo Verrecchia

 

L'auteur
La Pièce
L'adaptation
Portrait
personnage
Presse

 

 

Le portrait psychologique

        Dans ce drame, Shakespeare a choisi de montrer à la fois les pulsions les plus primaires de la bête (immonde qui sommeille en chacun de nous) et l'intelligence extraordinaire de l'homme civilisé qui utilise tous les moyens, même les plus pervers pour arriver à ses fins. Richard III, comme Caligula, Staline, Hitler, est un psychopathe mono-maniaque assoiffé de pouvoir dont le seul et unique but est de dominer le monde entier, d'être reconnu par les autres en tant qu'être supérieur ou admiré comme un dieu vivant. L'état maniaque désigne une forme anormale d'euphorie exprimée la plupart du temps par une activité frénétique qui peuvent s'accompagner d'actes d'une violence inouïe. Cette psychose chronique se manifeste chez notre héros par un délire obsessionnel centré sur un thème unique pour lequel il va tout sacrifier, la vie des autres, de sa famille, de ses proches et même la sienne.

Pour les psychanalystes, les troubles psychotiques ont pour origine une séparation mère/enfant mal vécue. On peut imaginer que Richard, enfant difforme (bossu et boiteux) rejeté par sa mère - ce qui est la chose la plus horrible qui puisse arriver à un petit enfant - humilié par ses frères, ignoré par ses proches, ait atrocement souffert de cette solitude involontaire et imposée par sa disgrâce. Ce manque d'amour serait à l'origine de cette haine inextinguible envers tous les autres et de lui-même et de ce besoin impérieux d'être aimé par une femme belle comme Lady Anne et de séduire tout le monde, même ses victimes, ainsi que son public. De ce fait, la personnalité de Richard III, est restée fixée au stade sadique-anal qui s'articule sur le double mouvement de rétention et d'expulsion de ses excréments. Elle est très ambivalente et se fonde sur le contrôle et la maîtrise absolue de soi et du monde extérieur. De même que l'enfant s'assure un pouvoir sur lui-même et sur son environnement par son attitude lors de l'apprentissage de la propreté, le fixé anal poursuit cette volonté de soumettre les autres - et lui-même à sa propre volonté. Ce dernier se perçoit alors, et perçoit plus précisément son activité excrétoire, comme "le centre du monde" et se manifeste dans la surestimation de sa propre importance, tel l'enfant sur son trône.

H.V.