Philippe Auguste Villiers de l’Isle-Adam est né à Saint Brieuc en 1838. Il fait ses études en Bretagne et vient à Paris en 1857 où il rencontre Baudelaire, qui lui fait découvrir Edgar Poe.
Issu d’une très ancienne famille aristocratique ruinée par la révolution et par les fantaisies d’un père chercheur de trésors, Villiers connaîtra la gène et la misère. Villiers, tout d’abord écrivain symboliste, s’essaie au théâtre en faisant représenter la Révolte en 1870, qui fut un fiasco. Ce drame bourgeois, intimiste, mêlant réalisme et symbolisme, décrivait la révolte d’une épouse de banquier qui étouffait dans un milieu trop matérialiste et aspirait à l’Idéal, mais la jeune femme, prisonnière de son milieu et de son passé, échouait dans sa tentative.
Présentation du texte:
La révolte est celle d’une épouse, collaboratrice comptable
d’un mari banquier, qui décide un soir de tout plaquer, son
statut d’épouse et de mère parfaite, mais secrètement
humiliée et avilie par sa condition. Elle ne part pas pour
un amant mais juste pour vivre, c’est à dire « mourir,
au moins en silence, avec un peu de ciel bleu dans les
yeux ». Elle s’en va déterminée mais revient résignée
à la fin : il est trop tard, tout est mort en elle.
Entre temps, ils se seront parlé sans parvenir à
communiquer tant ils sont étrangers l’un à l’autre.
Intention
de mise en scène et de scénographie:
La mise en scène met l’accent sur la condition féminine et
éventuellement le thème de l’argent, dont la bourse.
Un décor minimaliste mais toutefois symbolique : des
piles gigantestques de papiers, un pupitre où travaille le
personnage d’Elisabeth debout, une chaise de luxe
représentant le pouvoir de Félix.
Projection vidéo : se projetterons sur un écran au
fond de la scène des images de représentations sur le foyer
conjugal (feu de cheminée), le pouvoir de l’argent (bourse,
spéculation,…) et la révolte des femmes (du début du X1X
ème à mai 68,…).
Son : un son particulier mêlant les bruits
électroniques de la bourse, des voix étrangères d’hommes
dans l’empressement, souffle, hurlement de la foule,
chansons engagées des années 70,…
Le texte de Villiers est mis en avant, c’est un texte fort,
empli d’émotion.