Arthur Rimbaud
Né à
Charleville en 1854, il reçoit une éducation sévère et se
montre un excellent élève. Mais à 16 ans, c'est le temps de
la révolte : pas seulement une révolte de nature sociale,
mais aussi d’ordre métaphysique. Il s'élève contre la
condition humaine et l'absurdité de l'existence. Poésie
d'adolescent, l'écriture rimbaldienne est d'abord
l'expression d'une révolte à l'encontre de sa mère, de sa
ville natale, des bourgeois qui l'habitent.
En 1871,
sa révolte prend des formes nouvelles : il espère changer
le monde grâce à la poésie.
Août/septembre 1871, Verlaine
enthousiasmé par ses compositions, l'invite à Paris. Pour
faire son entrée dans les cénacles littéraires parisiens,
il écrit
Le bateau ivre, poésie hallucinée dans laquelle
il évoque ses révoltes juvéniles et son aventure poétique
du Voyant. Rimbaud est rejeté par le milieu littéraire
parisien : on ne supporte ni son arrogance, ni son
agressivité. Verlaine est immédiatement séduit par
l'adolescent, il abandonne sa femme pour mener avec son ami
une existence de bohème et de débauche. Ils voyagent
ensuite entre la Belgique où il écrit ses Derniers vers et
Londres où il poursuit son expérience du Voyant et ses
hallucinations. Leur relation, passionnelle, est faite de
disputes, de séparations et de retrouvailles.
En avril
1873, Rimbaud retourne dans la ferme familiale à Roche et
commence
Une saison en Enfer.
En
juillet 1873, à Bruxelles, lassé de l'instabilité et de la
sentimentalité de Verlaine, il lui annonce qu'il veut le
quitter. Verlaine le blesse alors de deux coups de pistolet
et sera incarcéré.
Rimbaud
rentre à Roche et achève
Une saison en enfer. Dans cette œuvre violente,
témoignage essentiel de son itinéraire poétique et
spirituel, il exorcise sa haine et son désespoir, provoqués
par la destruction de ses illusions. Le drame de Bruxelles,
l'échec de l'entreprise du Voyant, l'accueil glacial fait
à
Une saison en enfer vont l'éloigner définitivement de
la littérature.
A partir
de 1875, il voyage à travers toute l’Europe, à ses amis qui
lui parlent de poésie, il répond : "Je ne pense plus à tout
cela". Il séjourne ensuite pendant 11 ans en Abyssine où il
s'obstina à mener une existence marquée par la douleur et
l'ennui.
Amputé de la jambe droite, à cause d'une tumeur cancéreuse, la gangrène l'emporte le 10 novembre 1891, à l'âge de 37 ans.